Dans un contexte d’inflation du nombre de demandes de prises en charge en pédopsychiatrie, les unités d’hospitalisation pour adolescents sont de plus en plus sollicitées. Notre objectif est de déterminer les facteurs prédictifs de la durée d’hospitalisation en unité pour adolescents dans un service hospitalo-universitaire.

Il s’agit d’une étude catamnestique, rétrospective, sur deux ans. Tous les dossiers de patients (n=191) ayant été hospitalisés dans deux unités d’hospitalisation pour adolescents d’un service hospitalo-universitaire de pédopsychiatrie ne disposant que d’unités fermées ont été repris.

La durée d’hospitalisation moyenne dans notre population était de 96jours (DS=101, min=1, max=600, médiane 67). Dans les analyses multivariées, les variables statistiquement associées à une durée d’hospitalisation plus longue étaient un diagnostic de schizophrénie, de trouble du comportement alimentaire, la présence d’idées suicidaires, un score à l’échelle d’évaluation globale du fonctionnement (EGF) bas à l’admission, l’existence d’une mesure éducative, et une orientation vers une structure de soins ambulatoire de type centre d’activité thérapeutique à temps partiel (CATTP) ou hôpital de jour (HDJ). Ce modèle prédisait près de 40 % de la variance de la durée d’hospitalisation.

On retrouve des effets indépendants de facteurs pronostiques cliniques et fonctionnels sur la durée de prise en charge hospitalière. Le poids des facteurs socio-éducatifs et liés à l’orientation ultérieure dans le système de soins pose la question des fonctions éventuelles de l’hospitalisation (de crise, ou d’accompagnement vers un projet ambulatoire), voire des limites de notre discipline dans ses articulations avec les champs médico-social et sanitaire.

In a context of increasing needs for child and adolescent psychiatry, psychiatric inpatient units are more and more solicited. We aim here to determine the factors predicting the length of stay (LOS) in an adolescent psychiatric unit.

We conducted a monocentric retrospective chart-review study based on all medical charts of adolescents who had been hospitalized in two full-time hospitalization units for adolescents in a university-based child psychiatry service (n=191).

The mean LOS in this sample was 96 days (SD=101, min=1, max=600, median 67). In multivariate analyses, the variables statistically associated with LOS were: a diagnosis of schizophrenia, an eating disorder, presence of suicidal ideation, a low score on the Children's Global Assessment of Functioning (C-GAF) scale at admission, having an educational measure, and being addressed at discharge to a part-time ambulatory care center. This model predicted around 40% of the LOS variance.

The association between clinical and functional factors and the LOS are independent. The contribution of other factors (e.g., social factors and due to the health care system) raises questions about the objectives of inpatient treatment (i.e., crisis interventions, or developing the outpatient health care project via collaborative works with other professions).